Si les Bertranges devaient se doter d’un village emblématique pour en illustrer le patrimoine, Arthel pourrait légitimement prétendre à ce rôle.
Un héritage patrimonial
© Astrid LEVITTE-MULLER
Arthel, héritage patrimonial
La commune s’enrichit de deux châteaux qui racontent, chacun à leur manière, des siècles d’histoire et d’évolution. Le premier, le « Château de la Motte », perché sur une butte, date de la fin du XIIe siècle et témoigne de l’époque féodale avec sa construction défensive. À proximité, le second château s’élève au bord d’un étang ; érigé au début du XVIIIe siècle, il adopte une architecture moins militaire, reflétant un mode de vie plus pacifié. Ensemble, ces deux édifices permettent de saisir l’évolution des usages et des modes architecturales au fil du temps.
L’étang, qui se trouve au coeur de ce paysage, n’a pas seulement une valeur esthétique. Autrefois, il constituait un point de départ pour le flottage du bois, une pratique traditionnelle reconnue dans la région des Bertranges et du Morvan. Grâce au courant des rivières, les bois coupés, allant de simples bûches à des troncs entiers, pouvaient rejoindre Paris, où ils servaient de combustible ou pour l’industrie. Les grumes, acheminées depuis Arthel jusqu’à Clamecy, empruntaient ensuite l’Yonne jusqu’à la capitale. Ce mode de transport de marchandises perdura jusqu’à la fin du XIXe siècle.
Parmi les bâtiments caractéristiques d’Arthel figure l’ouvroir Sainte-Marie. Fondé en 1889, il apparaît dans le contexte des Lois Jules Ferry sur l’instruction, mais avec une vocation particulière : ici, les jeunes filles apprenaient des savoir-faire domestiques, encadrées par des religieuses. L’ouvroir était un lieu d’apprentissage pratique
où l’on enseignait des techniques de couture et d’autres travaux manuels. Les objets réalisés dans ce cadre étaient ensuite offerts aux plus démunis, marquant ainsi la dimension solidaire de cet enseignement.
Non loin, l’église Saint-Laurent intrigue par sa disposition inhabituelle : son chœur est tourné vers l’Ouest, alors que dans la tradition, il devrait se tourner vers l’Orient. Cette orientation atypique, bien qu’ayant suscité de nombreuses légendes dans le village, résulte surtout de choix techniques liés à sa construction. Ce détail, cependant, contribue à l’identité particulière de cette église et à l’originalité du village.
Arthel compose ainsi un ensemble cohérent où chaque élément architectural et paysager trouve sa place dans une harmonie discrète. Découvrir cette commune est comme plonger dans un lieu hors du temps à l’architecture et l’allure pittoresques. À travers ses rues, l’histoire se dessine et vous laisse un goût de «reviens-y » très vite. Oui, elle est belle, Arthel !
Vous pouvez également vous rendre dans nos offices de tourisme intercommunales pour consulter le livret « Mon Village Nos Pépites » de la commune ou bien cliquer sur ce bouton pour le lire dès maintenant !