Les petits ruisseaux font les grandes rivières…
Mais pourquoi mets-on « Nièvre » au pluriel lorsque l’on parle du Contrat Territorial des Nièvres ?
Parce qu’il y en a plusieurs bien sûr ! Mais combien sont-elles les Nièvres ? De manière synthétique, il existe deux Nièvres principales : La Nièvre de Champlemy, qui prend sa source à Champlemy, ainsi que la Nièvre d’Arzembouy qui prend sa source sur la commune du même nom.
Les Nièvres de Champlemy et d’Arzembouy se rejoignent à Guerigny, au niveau des Forges Royales pour former la Nièvre Aval, qui rejoint la Loire à Nevers.
La rivière Nièvre a été fortement aménagée à travers les âges.
600 : c’est le nombre d’ouvrage répartis sur tout son linéaire (barrages, vannages, etc.).
qui forment des complexes hydrauliques importants pour utiliser le plus efficacement possible la force du courant. La Nièvre était l’une des principales régions productrices de métaux en France. Ce patrimoine hydraulique est encore très présent et très impactant pour la Nièvre, surtout sur sa partie aval, à partir de Guerigny.
Les zones amont sont encore très préservées avec une part importante de forêts et beaucoup de prairies ce qui explique la présence de zones humides et d’un boccage encore fonctionnels qui préservent le fonctionnement des cours d’eau et sa qualité de l’eau allant du « bon » au « très bon »
Sur la partie aval, les choses se compliquent car c’est sur cette partie que se sont concentrées nombre d’entreprises qui utilisaient la force motrice de la rivière (usines chimiques, industries, forges, etc.). Un ouvrage existait en moyenne tous les 2 kilomètres à partir de Guerigny, ce qui est déjà très important, et leur nombre augmentait proportionnellement à l’approche de Nevers. Il y avait bien évidement les Forges Royales de Guerigny qui confectionnaient les encres de marine, mais aussi la fonderie de canons qui existaient là où se trouve actuellement l’Institut supérieur de l’automobile et des transports (ISAT) à Nevers.
Plus de 600 canons par an y étaient construits au XVIIIème siècle avant que le site ne soit transformé en manutention utilisant le courant de la Nièvre pour actionner la meunerie et une batterie de fours produisant le pain de guerre et les biscuits. Plus tard on y préparera aussi les boites de rations qui seront encore utilisées lors de la Guerre du Golfe.
Le moulin Blondeau, au lieudit « La Croix joyeuse », devient une usine de munition qui fit fortune lors de la seconde Guerre Mondial car l’usine utilisait l’eau de la Nièvre pour fonctionner ce qui lui évita de subir les mêmes coupures de courant que ces concurrents. Le propriétaire de l’usine, M. Blondeau, révolutionna également la balistique en inventant la balle blondeau, dont il déposa le brevet en 1961, ce qui lui valut une notoriété nationale et internationale.
Aujourd’hui, toutes ces industries ont disparu et seuls les complexes hydrauliques persistent avec leurs effets dramatiques sur le fonctionnement de la Nièvre et sur sa qualité de l’eau. Afin d’y remédier, le Contrat Territorial des Nièvres porte plusieurs projets de restauration de cours d’eau et de continuité écologique sur la Nièvre aval.
Le rôle du Contrat Territorial des Nièvres est de préserver la qualité et la quantité de la ressource en eau à l’échelle du bassin versant des Nièvres. Pour cela, il met en place un programme d’action sur 6 ans en lien avec l’Agence de l’Eau Loire Bretagne et la Région ainsi qu’avec l’ensemble des acteurs du territoire. Il s’agit par exemple de la mise en œuvre de travaux de restauration de berges, de restauration de cours d’eau ou encore d’habitats (comme les zones humides par exemple).
LE SAVIEZ-VOUS ?
La Nièvre qui coule à Dompierre-sur-Nièvre est ainsi inscrite au Réseau de Référence Pérenne (RRP), c’est-à-dire que sa qualité est telle qu’elle est considérée comme un milieu de référence à l’échelle Européenne et sert à définir ce qu’est un milieu peu ou pas dégradé. Seuls quatre existent sur le département.
