C.C.L.B Selon vous, à quoi votre profession a été plus confrontée que d’autres pendant cette crise sanitaire ?
C.C Je trouve que nous avons surtout dû faire face à l’isolement des personnes âgées, lors du confinement total notamment. Les enfants et petits-enfants évitaient de venir les voir pour ne pas courir de risque. Donc au final, il n’y avait que les aides ménagères et les infirmières libérales qui venaient chez eux ; c’était un peu leurs visites de la journée d’ailleurs.
C.C.L.B Quels sont les changements dans votre travail quotidien que vous observez depuis le début de la crise ?
C.C Je trouve que nous avons beaucoup évolué sur les gestes barrières. Aujourd’hui, nous avons tout un protocole à respecter à ce sujet ainsi que sur la désinfection. De plus, nous avons dû faire beaucoup plus de prévention ; nous devions notamment expliquer aux gens ce qui se passait réellement car ils avaient trop d’informations contradictoires. Mais en vérité, sur nos missions propres, il n’y a pas de grand changement car nous devons tout de même apporter les soins pour lesquels nous nous déplaçons, donc avoir un contact physique avec nos patients. Toutefois, j’ai quand même observé que nous avions créée plus de lien avec les personnes puisque nous étions très rares à pouvoir venir leur rendre « visite ».
C.C.L.B Vous êtes trois infirmières à exercer dans ce cabinet. Comment vous êtes-vous soutenu pendant cette période ?
C.C Effectivement, nous sommes trois. Mais face au patient nous sommes seules. Alors nous avons beaucoup parlé, discuté entre nous. C’était important car une sorte de psychose commençait à s’installer et le fait d’échanger ensemble sur notre métier, nos visites, cela nous permettait de relativiser ensemble dès que cela était possible et surtout de se soutenir mutuellement.
C.C.L.B Avez-vous ressenti une sorte de reconnaissance pour votre métier pendant cette crise, vous qui, quoi qu’il arrive, deviez apporter des soins à domicile ?
C.C Oui clairement. Les personnes ont été supers, les gens nous le disent « heureusement que vous êtes là… ». Cela fait plaisir, car nous sommes en quelque sorte valorisées pour les risques que nous prenons à faire des visites à domicile. Et puis ça m’a tout simplement conforté dans le choix de mon métier, que j’exerce vraiment par vocation.
La CCLB a rencontré Céline CHARBONNOT, infirmière libérale exerçant sur le canton de Prémery.
L’occasion d’échanger sur le rôle qu’a pu jouer ce corps de métier pendant les périodes de confinement.