Portrait de commerçants – Martine Lenoir

Une commerçante qui bouge un peu plus que les autres…

Un vendredi d’été à Guérigny, le soleil tape fort sur la place du marché. Les odeurs des différents stands viennent à
nos narines alors même que les tentes semblent toujours lointaines. Au loin, nous apercevons les broches tourner faisant griller la peau des poulets. Nous arrivons sur le marché à la recherche du camion de la crémerie-fromagerie de Martine Lenoir.

Mais qui est la dame fromage du marché du Guérigny ?

Elle à 62 ans et pratique les marchés depuis 42 ans. Martine se rend à Rungis toute les deux semaines ! Elle nous
explique, le sourire aux lèvres que son grand-père était boucher et qu’il avait un dialecte bien spécifique, dialecte, dont elle a elle-même hérité et qui fait sa popularité auprès de ses clients. Elle a un diplôme de comptable, qui l’a emmené à travailler aux impôts le temps d’un coucher de soleil. Elle a très vite répondu à son envie de conduire un camion et de faire quelque chose de différent.

CCLB: Qu’est ce qui compte le plus pour
vous dans votre métier ?

M.L : Le plus important pour moi c’est la qualité de mon service, de faire le métier avec envie Il m’a fallu des années pour arriver à faire bien. J’ai évidemment écouté mes clients pour leur fournir le meilleur. S’ils demandent quelque chose, ils doivent être contents, et si j’ai un retour, c’est jackpot, je sais que j’ai mis le doigt sur un bon truc. C’est ce client qui m’a guidé pendant toutes ces années.

« J’ai bien choisi, j’ai bien fait, j’ai choisi le bon métier »

CCLB : Qu’est ce qui compte le plus pour vous dans votre métier ?

M.L : Le plus important pour moi c’est la qualité de mon service, de faire le métier avec envie Il m’a fallu des années pour arriver à faire bien. J’ai évidemment écouté mes clients pour leur fournir le meilleur. S’ils demandent quelque chose, ils doivent être contents, et si j’ai un retour, c’est jackpot, je sais que j’ai mis le doigt sur un bon truc. C’est ce client qui m’a guidé pendant toutes ces années.

« Je vais laisser mon empreinte »

Martine en train de passer sa commande à une cliente © CCLB

CCLB : Avez-vous vu une évolution de la consommation au fil des années ?

M.L : Il y a 20 ans, les places des marchés étaient pleines à craquer, il y avait du monde dans les allées. Ce n’est pas les grandes surfaces qui ont fait leur tort d’après moi mais le manque de solidarité. Les modèles de consommation ont fait que c’est plus facile de programmer en amont.

Parfois on vend d’un coup en grande quantité et puis plus rien parce que les gens bougent beaucoup et on voit moins les mêmes têtes qu’avant.  Les consommations ont changé, avant il y avait beaucoup de retraités mais aujourd’hui beaucoup moins, encore une fois pour cause de moyens. Parce qu’ils pensent que consommer au marché c’est plus cher alors que ce n’est  pas forcément le cas.

CCLB : Bientôt la retraite, allez-vous continuer de vous rendre sur les marchés / Vos projets pour la suite ? 

M.L : Pour ma retraite, je laisse, je ne veux pas vendre. Ce camion, ce commerce, c’est comme un enfant que j’ai élevé, j’aurai trop peur de ne pas trouver quelqu’un à la hauteur de mes attentes. Je préfère partir et arrêter, j’aurai l’esprit plus tranquille.

Ma vie me manquera, mes clients aussi, mais je ne compte pas m’arrêter là. J’ai toujours envie de bouger, de changer d’horizons. J’ai toujours cette envie de rencontrer de nouvelles personnes. Une fois j’ai vu un reportage sur un couple qui avait tout abandonné pour aller élever des chèvres et faire du fromage sur une île. Cela me plairait d’aller les aider, et d’apprendre à fabriquer. Car malgré tout, c’est quelque chose qui m’a manqué.

Je vais m’occuper, faire des choses et aller voir ailleurs, cependant je ne connais pas la vie sans marché, je veux garder mes liens et mes modes de consommation, je continuerai de venir au marché, mais cette fois-ci, je serais de l’autre côté de l’étale.

DES CLIENTS NOUS ONT PARLÉ DE MARTINE

Trois femmes avec un air de ressemblance,
côte à côte : elles se présentent. Nelly la
doyenne, Catherine, sa fille, et Camille la
fille de sa fille. Ce sont trois générations
qui passent une belle commande à
Mme Lenoir en ce vendredi ensoleillé.
Camille à 27 ans et c’est depuis ses 3 ans
qu’elle goûte l’Époisse de Martine,
son fromage favori depuis
sa plus tendre enfance.
Les atouts de Martine : sa gentillesse, sa
bonne humeur, le choix et la qualité de ses
fromages et surtout son Époisse !

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*